dimanche 6 mars 2016

Cours Geographie

Cours sur le Continent  Américain

 Le continent américain entre tensions et intégrations régionales

Introduction : le continent américain présente d'importantes inégalités de développement entre le Nord États-Unis Canada riche et développé, et le sud de l'Amérique latine qui est en développement. Cette aire continentales et une zone de contact traversée par des flux de population de marchandises et de capitaux. Le continent américain est dominé par les États-Unis mais petits à petit le Brésil remet en cause cette hégémonie et s'affirme comme une nouvelle puissance régionale pour le sud.
Le continent américain est aussi un espace d'intégration régionale. De nombreuses associations régionales de coopération ont été créées mais elles sont si nombreuses que cela peut constituer un frein à une véritable intégration continentale.
Enfin de nombreuses tensions persistent entre les états surtout entre ceux du Nord États-Unis Canada, et les états du Sud.
·         Quels sont les contrastes du continent américain ?
·         Pourquoi peut-on dire que c'est un espace de multiples tensions ?
·         Comment le continent est-il intégré, et pourquoi reste-t-il cloisonné ?

1)      Le continent américain : un continent aux multiples contrastes.
·         Une grande différence de développement entre le Nord et le Sud.
Il y a de grandes différences de développement entre le Nord développé (États-Unis et Canada et au sud très diversifié. L'IDH des États-Unis et du Canada atteint 0,91 alors qu'au sud il est compris entre 0,7 et 0,4 pour des pays comme la Bolivie ou le Guyana.
Il y a aussi de grandes différences de développement entre les centres, les espaces intégrés à la mondialisation (littoral, métropole, centre d'affaires) et les périphéries délaissées (intérieur des continents, espaces ruraux, bidonvilles) ces inégalités génèrent des migrations entre le Sud et le Nord et un fort exode rural.

·         De forts contrastes culturels.
L'Amérique latine présente une relative unité culturelle avec l'usage de l'espagnol et du portugais qui s'oppose au modèle anglo-saxon des États-Unis et du Canada. Cependant les minorités indiennes affirment de plus en plus leurs identités tandis que le multiculturalisme se développe aux États-Unis.

·         De forts contrastes qui opposent des régimes politiques très différents.
Les États-Unis et le Canada et le Brésil par exemple sont des démocraties libérales capitalistes. Celles-ci sont majoritaires sur le continent mais elle s'oppose idéologiquement à la persistance des régimes socialistes comme Cuba ou le Venezuela qui combatte la politique des États-Unis qui sont accusés d'impérialisme.

2)      L'Amérique du Nord : pôle majeur de la triade (États-Unis et Canada)
·         l'hégémonie des États-Unis première puissance mondiale.
Les États-Unis et le Canada sont les deux principales puissances de l'Amérique du Nord. Elles font parti de l'ALÉNA association de libre-échange nord-américain et le commerce entre les deux pays a doublé depuis 20 ans. Mais les deux pays sont aussi en concurrence dans le domaine de l'industrie lourde de l'automobile du bois, et l'économie canadienne reste très dépendante du marché et des investissements États-Uniens.

L'économie des États-Unis et la plus puissante et la plus diversifiée du monde. Ils incarnent un modèle attractif mais aussi une puissance hégémonique voire impérialiste. Ils sont les premiers investisseurs sur le continent surtout dans les membres de l'ALÉNA comme le Canada ou le Mexique.

·         Le Canada un pays riche en matières premières et en ressources naturelles.
Le Canada est le deuxième pays du monde par sa superficie.
 Les principales métropoles sont concentrées dans le sud est avec Montréal et Toronto. Le Canada a créé avec les États-Unis une vaste région transfrontalière appelée la Main Street.
Le Canada possède un immense arrière-pays agricole mais aussi d'importantes ressources minières enfer cuivre nickel, et d'importantes ressources énergétiques en pétrole et en hydroélectricité.

3)      Des périphéries dominées et en retard de développement : certains pays latino-américains et caribéens, et les campagnes.
·         De nombreux pays latino-américains et certains états caribéens sont des périphéries dominées des états pauvres à l'écart de l'économie mondialisée.
À part le Brésil beaucoup de pays latino-américains souffre d'une économie faible, avec des productions à faible valeur ajoutée comme les fruits tropicaux l'aquaculture en Équateur en Amérique centrale ,voire d'une économie mono exportatrice comme par exemple la bauxite au Surinam.
Certains s'en sortent mieux et profitent de l'augmentation des prix du pétrole comme par exemple Trinidad et Tobago et le Venezuela.
Certains états font parti des pays les moins avancés comme par exemple Haïti qui reste à l'écart de l'économie mondiale. Mais il y a aussi les indigènes qui forment 60 % de la population de la Bolivie ou du Guatemala et qui sont les premiers frappés par la misère. Les pays d'Amérique latine sont fréquemment frappés par la corruption qui freine le développement et sont soumis à des catastrophes naturelles comme les cyclones ou des séismes qui ont frappé des états qui ont eu beaucoup de mal à s'en remettre comme Haïti ou le Honduras.

·         Enfin il y a d'importants écarts de développement entre les campagnes et les villes.
Dans la plupart des campagnes l'agriculture et peu compétitive et souvent destinée à l'autoconsommation. Par exemple Cuba l'agriculture a été affectée par la chute de l'URSS et l'embargo des États-Unis. Beaucoup de terre en Amérique latine appartienne aux multinationales des États-Unis qui profitent de la main-d'oeuvre locale bon marché pour développer des cultures tropicales d'exportation comme la banane Chiquita.
Les agriculteurs les plus pauvres voient alors la culture de coca pour le trafic de cocaïne comme une alternative à la misère surtout dans les Andes comme au Pérou en Bolivie et en Colombie.
Cette pauvreté du monde rural entraîne dans les pays du Sud un fort exode rural et une explosion urbaine (bidonvilles).

4)      Un continent qui connaît de multiples tensions.
·         L'hégémonie des États-Unis est la première source de tension.
L'hégémonie des États-Unis sur l'Amérique latine est ancienne. Depuis la mise en place en 1823 de la doctrine Monroe les États-Unis ont soutenu des régimes militaires et des dictatures bananières (nommé ainsi en raison de l'appui de la firme États-Unis United fruits company pendant la guerre froide (exemple le Chili de Pinochet ou la CIA a aidé au renversement du président Salvadtor Allende communiste élu démocratiquement au suffrage universel)
La présence militaire des États-Unis est importante. À Cuba la base de Guantanamo et l'embargo imposé depuis 1961 illustres l'influence des États-Unis dans la caraïbe. Les États-Unis sont illusion fois intervenus militairement au cours de ces 50 dernières années comme au Panama, à Grenade, et l'armée américaine est active dans la lutte contre les narcotrafiquants.

Dans les pays sud-américains un sentiment anti États-Unien persiste. Il existe un axe anti-impérialiste qui était incarné par le Vénézuélien Hugo Chavez jusqu'en 2013. Ce rejet des États-Unis se fait aussi sentir dans certains pays comme l'Équateur, Cuba en Bolivie. Ce rejet s'incarne dans le bolivarisme. Celui-ci a obligé Barak Obama a geler le projet d'extension de l'ALÉNA à l'ensemble du continent américain pour en faire une zone de libre-échange nord-américaine (ZLEA)
Malgré tout la stabilité de la démocratie des États-Unis continuent d'en faire un modèle et un puissant pôle d'attraction.

·         La drogue et l'accès aux ressources : des facteurs de tensions.
Le continent américain est confronté à de fortes inégalités qui sont facteurs de violence. Au Salvador au Honduras et au Venezuela les taux d'homicides sont les plus forts du monde. Des gangs armés les maras diffuse cette violence de Los Angeles jusqu'à l'Amérique centrale.
En Amérique du Sud la question foncière et l'accès à la terre sont des facteurs de contestation et de violence entre les paysans sans terre et les grands propriétaires de Bolivie ou du Paraguay.

Les tensions et les violences sont aussi liées au narcotrafic. Ainsi le Mexique et son gouvernement sont impuissants faces au cartel aux organisations criminelles qui contrôlent le trafic de drogue à destination des États-Unis. Cela explique la forte criminalité qui existe dans les villes proches de la frontière américaine comme Tijuana ou Ciudad Juarez, mais aussi en Amérique centrale comme au Guatemala au Salvador.
Les violences dues à la misère et au trafic de drogue se concentre dans les bidonvilles qui sont de véritables espaces de non-droit.

Le contrôle des ressources génère aussi des contentieux et dés tentions. Le pétrole et l'enjeu de tensions entre les États-Unis et le Canada en Antarctique, et entre le Venezuela et le Guyana et le Surinam.
La Bolivie réclame au Chili un accès à la mer. Toujours en Bolivie l'État est confronté aux autonomistes de la province gazière de  santa cruz qui veulent prendre leur indépendance.
L'Argentine veut aussi récupérer les îles Malouines britanniques dont les eaux regorgent de poissons et peut-être de pétrole.

·         Les tensions internes et entre les états sont nombreuses.
Il y a des oppositions et des tensions idéologiques entre le Venezuela et la Colombie. Il y a des tensions frontalières à propos des zones économiques exclusives, et des tensions entre l'Équateur et le Venezuela à cause du débordement du conflit colombien (forces armées révolutionnaires colombiennes), ainsi en 2008 l'armée colombienne est entrée en Équateur lors d'une offensive contre les FARC qui a entraîné la rupture des relations diplomatiques entre les deux pays.
Les peuples indigènes du Canada et de Bolivie réclame plus d'indépendance ce qui génère souvent des tensions avec les gouvernements.
Enfin Haïti connaît une instabilité politique et sociale fort avec la présence de militaires chiliens, brésilien argentin qui travaillent au maintien de la paix dans le cadre de l'ONU.

5)      Un continent entre intégration et cloisonnement.

·         Deux organisations régionales d'intégration dominent : l'ALÉNA et le MERCOSUR.
L'intégration de l'Amérique repose sur différents accords économiques régionaux de libre-échange.
L'ALÉNA et le Mercosur sont les deux moteurs de l'intégration et ont pour objectif d'éliminer les barrières douanières et de faciliter les échanges transfrontaliers de biens et de services.
L'ALÉNA a été créé à l'initiative des États-Unis entre les États-Unis et le Canada et le Mexique. Elle forme un marché de 460 millions d'habitants avec un revenu national brut de 17 000 milliards de dollars soient le quart de la richesse créée dans le monde. Elle a accéléré le développement du Mexique mais a accru sa dépendance économique à l'égard des États-Unis qui bloquent les flux migratoires.
De son côté au sud le marché commun du Sud (MERCOSUR) créé en 1991 regroupe l'Argentine Brésil le Paraguay et l'Uruguay le Venezuela et se veut une alternative à l'ALÉNA. Mais cette organisation a beaucoup de peine à dépasser la défense des intérêts nationaux. Le but du marché commun du Sud était la mise en place d'une union douanière pour se défendre contre une mondialisation excessive. Mais les tarifs ne couvrent que les deux tiers des produits échangés et les demandes de dérogation se multiplient car les pays sont en compétition dans le cadre de la mondialisation et ils mettent en place un certain protectionnisme. C'est le Brésil qui domine le Mercosur et qui en tire profit. Ainsi beaucoup de firmes brésiliennes s'installent en Argentine et créer une nouvelle division internationale du travail en Amérique du Sud.

Les autres associations régionales sont trop nombreuses pour être efficaces.
 La disparité entre les pays membres et la superposition des unions freine la coopération.
 Par exemple dans le CARICOM les échanges entre les pays ne représentent que 15 % des exportations totales. Les réseaux de communication sont mal connectés.
D'autres organisations existent comme la communauté andine (CAN), le système d'intégration centraméricain, l'alliance bolivarieene pour les peuples d'Amérique (ALBA), l'union des nations sud-américaines (UN ASU R)
par contre l'organisation des états américains (OEA) réunit l'ensemble des états du continent. Son but est politique et sécuritaire (promotion de la démocratie, défense des droits de l'homme, lutte contre le trafic et la corruption).
Par contre la protection de l'environnement et la gestion des risques ne sont pas l'objet de logique d'intégration.

l'intégration productive économique est une réalité. Sous la pression du FMI et de l'OMC les états américains ouvrent leurs frontières. Les États-Unis sont le premier client et le premier fournisseur du Venezuela par exemple. Mais ces échanges bénéficient surtout aux États-Unis.
Par contre les échanges interrégionaux d'Amérique latine ne couvrent que 19 % du commerce total.

·         Une intensification des flux et des échanges commerciaux qui bouleversent les territoires.
Au sein du Mercosur les échanges commerciaux ont vu leur valeur multipliée par 10 en 20 ans. Mais les échanges sont très déséquilibrés dominés par le Brésil. Dans l'ALÉNA c'est exactement la même chose avec la suprématie écrasante des États-Unis. Ainsi malgré son opposition aux États-Unis le Venezuela y exporte la moitié de ces hydrocarbures.
Les flux de population et de migrants venus du sud de l'Amérique représentent la moitié des migrants qui entrent aux États-Unis. Leur remises représente 30 % du PIB en Haïti et au Guyana et plus de 15 % au Honduras et en Jamaïque.
En 2007 les Mexicains installés aux États-Unis ont transféré 24 milliards de dollars vers leur pays d'origine.

Les dynamiques d'intégration ont bouleversé les territoires. Les réseaux d'hydrocarbures (oléoducs, gazoducs), les réseaux de transport sont en pleine expansion. Des villes jumelles ont été créées sur les frontières les plus à qui entre le Brésil et l'Uruguay, les États-Unis et le Mexique (mexAmérique) avec les maquiladoras.
Les migrations autour de la triple frontière entre le Brésil l'Argentine le Paraguay ont même fait émerger une nouvelle langue le portugnol.

·         Les limites de l'intégration et la persistance du cloisonnement.
Le continent américain reste divisé entre le modèle économique libéral des États-Unis et la tendance anti-impérialiste de certains pays du Sud comme le Venezuela ou Cuba.
La zone de libre-échange des Amériques que proposaient les États-Unis est actuellement en sommeil car plusieurs pays redoutant l'impérialisme américain ont bloqué le processus.

Enfin certains groupes sociaux demeurent particulièrement marginalisés et s'intègrent peu. Les
indigènes amérindiens restent marginalisés économiquement et politiquement même dans les pays où ils sont majoritaires comme au Guatemala.
Entre les pays les entraves à la libre circulation des personnes sont de comme l'illustre les murs de la frontière americano mexicaine.

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