Cours sur le Continent Américain
Le continent américain entre tensions et
intégrations régionales
Introduction : le continent
américain présente d'importantes inégalités de développement entre le Nord
États-Unis Canada riche et développé, et le sud de l'Amérique latine qui est en
développement. Cette aire continentales et une zone de contact traversée par
des flux de population de marchandises et de capitaux. Le continent américain
est dominé par les États-Unis mais petits à petit le Brésil remet en cause
cette hégémonie et s'affirme comme une nouvelle puissance régionale pour le
sud.
Le continent
américain est aussi un espace d'intégration régionale. De nombreuses
associations régionales de coopération ont été créées mais elles sont si
nombreuses que cela peut constituer un frein à une véritable intégration
continentale.
Enfin de
nombreuses tensions persistent entre les états surtout entre ceux du Nord
États-Unis Canada, et les états du Sud.
·
Quels sont les contrastes du continent américain
?
·
Pourquoi peut-on dire que c'est un espace de
multiples tensions ?
·
Comment le continent est-il intégré, et pourquoi
reste-t-il cloisonné ?
1)
Le
continent américain : un continent aux multiples contrastes.
·
Une grande différence de développement entre le
Nord et le Sud.
Il y a de
grandes différences de développement entre le Nord développé (États-Unis et Canada et au sud très diversifié. L'IDH des États-Unis et du Canada atteint
0,91 alors qu'au sud il est compris
entre 0,7 et 0,4 pour des pays comme la Bolivie ou le Guyana.
Il y a aussi
de grandes différences de développement entre les centres, les espaces intégrés à la mondialisation (littoral,
métropole, centre d'affaires) et les périphéries
délaissées (intérieur des continents, espaces ruraux, bidonvilles) ces
inégalités génèrent des migrations
entre le Sud et le Nord et un fort exode
rural.
·
De forts contrastes culturels.
L'Amérique
latine présente une relative unité culturelle avec l'usage de l'espagnol et du
portugais qui s'oppose au modèle anglo-saxon des États-Unis et du Canada.
Cependant les minorités indiennes affirment de plus en plus leurs identités
tandis que le multiculturalisme se
développe aux États-Unis.
·
De forts contrastes qui opposent des régimes
politiques très différents.
Les
États-Unis et le Canada et le Brésil par exemple sont des démocraties libérales capitalistes. Celles-ci sont majoritaires sur
le continent mais elle s'oppose idéologiquement à la persistance des régimes socialistes comme Cuba ou le
Venezuela qui combatte la politique des États-Unis qui sont accusés d'impérialisme.
2)
L'Amérique
du Nord : pôle majeur de la triade (États-Unis et Canada)
·
l'hégémonie des États-Unis première puissance
mondiale.
Les
États-Unis et le Canada sont les deux principales puissances de l'Amérique du Nord. Elles font parti de l'ALÉNA association de libre-échange
nord-américain et le commerce entre les deux pays a doublé depuis 20 ans. Mais
les deux pays sont aussi en concurrence dans le domaine de l'industrie lourde
de l'automobile du bois, et l'économie canadienne reste très dépendante du
marché et des investissements États-Uniens.
L'économie
des États-Unis et la plus puissante et la plus diversifiée du monde. Ils incarnent
un modèle attractif mais aussi une puissance hégémonique voire impérialiste.
Ils sont les premiers investisseurs sur le continent surtout dans les membres
de l'ALÉNA comme le Canada ou le Mexique.
·
Le Canada un pays riche en matières premières et
en ressources naturelles.
Le Canada
est le deuxième pays du monde par sa superficie.
Les principales métropoles sont concentrées
dans le sud est avec Montréal et Toronto. Le Canada a créé avec les États-Unis
une vaste région transfrontalière appelée la Main Street.
Le Canada
possède un immense arrière-pays agricole mais aussi d'importantes ressources
minières enfer cuivre nickel, et d'importantes ressources énergétiques en
pétrole et en hydroélectricité.
3)
Des
périphéries dominées et en retard de développement : certains pays
latino-américains et caribéens, et les campagnes.
·
De nombreux pays latino-américains et certains
états caribéens sont des périphéries dominées des états pauvres à l'écart de
l'économie mondialisée.
À part le
Brésil beaucoup de pays latino-américains souffre d'une économie faible, avec
des productions à faible valeur ajoutée comme les fruits tropicaux
l'aquaculture en Équateur en Amérique centrale ,voire d'une économie mono
exportatrice comme par exemple la bauxite au Surinam.
Certains
s'en sortent mieux et profitent de l'augmentation des prix du pétrole comme par
exemple Trinidad et Tobago et le Venezuela.
Certains
états font parti des pays les moins
avancés comme par exemple Haïti qui reste à l'écart de l'économie mondiale.
Mais il y a aussi les indigènes qui
forment 60 % de la population de la Bolivie ou du Guatemala et qui sont les
premiers frappés par la misère. Les pays d'Amérique latine sont fréquemment
frappés par la corruption qui freine
le développement et sont soumis à des catastrophes
naturelles comme les cyclones ou des séismes qui ont frappé des états qui
ont eu beaucoup de mal à s'en remettre comme Haïti ou le Honduras.
·
Enfin il y a d'importants écarts de
développement entre les campagnes et les villes.
Dans la
plupart des campagnes l'agriculture et peu compétitive et souvent destinée à
l'autoconsommation. Par exemple Cuba l'agriculture a été affectée par la chute
de l'URSS et l'embargo des
États-Unis. Beaucoup de terre en Amérique latine appartienne aux multinationales des États-Unis qui
profitent de la main-d'oeuvre locale bon marché pour développer des cultures
tropicales d'exportation comme la banane Chiquita.
Les
agriculteurs les plus pauvres voient alors la culture de coca pour le trafic de cocaïne comme une alternative à la misère
surtout dans les Andes comme au Pérou en Bolivie et en Colombie.
Cette
pauvreté du monde rural entraîne dans les pays du Sud un fort exode rural et une explosion urbaine
(bidonvilles).
4)
Un
continent qui connaît de multiples tensions.
·
L'hégémonie des États-Unis est la première
source de tension.
L'hégémonie des États-Unis sur l'Amérique
latine est ancienne. Depuis la mise en place en 1823 de la doctrine Monroe les États-Unis ont soutenu des régimes militaires
et des dictatures bananières (nommé ainsi en raison de l'appui de la firme
États-Unis United fruits company
pendant la guerre froide (exemple le Chili de Pinochet ou la CIA a aidé
au renversement du président Salvadtor
Allende communiste élu démocratiquement au suffrage universel)
La présence
militaire des États-Unis est importante. À Cuba la base de Guantanamo et l'embargo
imposé depuis 1961 illustres l'influence des États-Unis dans la caraïbe. Les
États-Unis sont illusion fois intervenus militairement au cours de ces 50
dernières années comme au Panama, à Grenade, et l'armée américaine est active
dans la lutte contre les narcotrafiquants.
Dans les
pays sud-américains un sentiment anti États-Unien persiste. Il existe un axe anti-impérialiste qui était incarné
par le Vénézuélien Hugo Chavez jusqu'en
2013. Ce rejet des États-Unis se fait aussi sentir dans certains pays comme
l'Équateur, Cuba en Bolivie. Ce rejet s'incarne dans le bolivarisme. Celui-ci a obligé Barak Obama a geler le projet d'extension de l'ALÉNA à l'ensemble du
continent américain pour en faire une zone de libre-échange nord-américaine (ZLEA)
Malgré tout
la stabilité de la démocratie des États-Unis continuent d'en faire un modèle et
un puissant pôle d'attraction.
·
La drogue et l'accès aux ressources : des
facteurs de tensions.
Le continent
américain est confronté à de fortes inégalités qui sont facteurs de violence. Au Salvador au Honduras et au
Venezuela les taux d'homicides sont
les plus forts du monde. Des gangs armés les maras diffuse cette violence de Los Angeles jusqu'à l'Amérique
centrale.
En Amérique
du Sud la question foncière et
l'accès à la terre sont des facteurs de contestation et de violence entre les paysans sans terre et les grands
propriétaires de Bolivie ou du Paraguay.
Les tensions
et les violences sont aussi liées au narcotrafic.
Ainsi le Mexique et son gouvernement sont impuissants faces au cartel aux organisations criminelles
qui contrôlent le trafic de drogue à destination des États-Unis. Cela explique
la forte criminalité qui existe dans
les villes proches de la frontière américaine comme Tijuana ou Ciudad Juarez,
mais aussi en Amérique centrale comme au Guatemala au Salvador.
Les
violences dues à la misère et au trafic de drogue se concentre dans les bidonvilles qui sont de véritables espaces de non-droit.
Le contrôle
des ressources génère aussi des contentieux
et dés tentions. Le pétrole et l'enjeu de tensions entre les États-Unis et le
Canada en Antarctique, et entre le Venezuela et le Guyana et le Surinam.
La Bolivie
réclame au Chili un accès à la mer. Toujours en Bolivie l'État est confronté
aux autonomistes de la province
gazière de santa cruz qui veulent
prendre leur indépendance.
L'Argentine
veut aussi récupérer les îles Malouines britanniques dont les eaux regorgent de
poissons et peut-être de pétrole.
·
Les tensions internes et entre les états sont
nombreuses.
Il y a des
oppositions et des tensions idéologiques entre le Venezuela et la Colombie. Il
y a des tensions frontalières à propos des zones
économiques exclusives, et des tensions entre l'Équateur et le Venezuela à
cause du débordement du conflit colombien (forces armées révolutionnaires
colombiennes), ainsi en 2008 l'armée colombienne est entrée en Équateur lors
d'une offensive contre les FARC qui a entraîné la rupture des relations
diplomatiques entre les deux pays.
Les peuples
indigènes du Canada et de Bolivie réclame plus d'indépendance ce qui génère
souvent des tensions avec les gouvernements.
Enfin Haïti
connaît une instabilité politique et sociale fort avec la présence de
militaires chiliens, brésilien argentin qui travaillent au maintien de la paix
dans le cadre de l'ONU.
5)
Un
continent entre intégration et cloisonnement.
·
Deux organisations régionales d'intégration dominent
: l'ALÉNA et le MERCOSUR.
L'intégration de l'Amérique repose sur
différents accords économiques régionaux
de libre-échange.
L'ALÉNA et le Mercosur sont les deux moteurs de l'intégration et ont pour
objectif d'éliminer les barrières douanières et de faciliter les échanges
transfrontaliers de biens et de services.
L'ALÉNA a
été créé à l'initiative des États-Unis entre les États-Unis et le Canada et le
Mexique. Elle forme un marché de 460 millions d'habitants avec un revenu
national brut de 17 000 milliards de dollars soient le quart de la
richesse créée dans le monde. Elle a accéléré le développement du Mexique mais
a accru sa dépendance économique à l'égard des États-Unis qui bloquent les flux
migratoires.
De son côté
au sud le marché commun du Sud (MERCOSUR) créé en 1991 regroupe l'Argentine
Brésil le Paraguay et l'Uruguay le Venezuela et se veut une alternative à
l'ALÉNA. Mais cette organisation a beaucoup de peine à dépasser la défense des
intérêts nationaux. Le but du marché commun du Sud était la mise en place d'une
union douanière pour se défendre contre une mondialisation excessive. Mais les
tarifs ne couvrent que les deux tiers des produits échangés et les demandes de
dérogation se multiplient car les pays sont en compétition dans le cadre de la mondialisation et ils mettent en place un certain protectionnisme. C'est le Brésil qui
domine le Mercosur et qui en tire profit. Ainsi beaucoup de firmes brésiliennes
s'installent en Argentine et créer une nouvelle division internationale du
travail en Amérique du Sud.
Les autres
associations régionales sont trop nombreuses pour être efficaces.
La disparité entre les pays membres et la
superposition des unions freine la coopération.
Par exemple dans le CARICOM les échanges entre les pays ne représentent que 15 % des
exportations totales. Les réseaux de communication sont mal connectés.
D'autres
organisations existent comme la communauté
andine (CAN), le système
d'intégration centraméricain, l'alliance
bolivarieene pour les peuples d'Amérique (ALBA), l'union des nations sud-américaines (UN ASU R)
par contre l'organisation des états américains (OEA)
réunit l'ensemble des états du continent. Son but est politique et sécuritaire
(promotion de la démocratie, défense des droits de l'homme, lutte contre le
trafic et la corruption).
Par contre
la protection de l'environnement et la gestion des risques ne sont pas l'objet
de logique d'intégration.
l'intégration productive économique est
une réalité. Sous la pression du FMI et de l'OMC les états américains ouvrent
leurs frontières. Les États-Unis sont le premier client et le premier
fournisseur du Venezuela par exemple. Mais ces échanges bénéficient surtout aux
États-Unis.
Par contre
les échanges interrégionaux d'Amérique latine ne couvrent que 19 % du commerce
total.
·
Une intensification des flux et des échanges
commerciaux qui bouleversent les territoires.
Au sein du
Mercosur les échanges commerciaux
ont vu leur valeur multipliée par 10 en 20 ans. Mais les échanges sont très
déséquilibrés dominés par le Brésil. Dans l'ALÉNA c'est exactement la même
chose avec la suprématie écrasante des États-Unis. Ainsi malgré son opposition
aux États-Unis le Venezuela y exporte la moitié de ces hydrocarbures.
Les flux de population et de migrants venus
du sud de l'Amérique représentent la moitié des migrants qui entrent aux
États-Unis. Leur remises représente
30 % du PIB en Haïti et au Guyana et plus de 15 % au Honduras et en Jamaïque.
En 2007 les
Mexicains installés aux États-Unis ont transféré 24 milliards de dollars vers
leur pays d'origine.
Les
dynamiques d'intégration ont bouleversé les territoires. Les réseaux
d'hydrocarbures (oléoducs, gazoducs), les réseaux de transport sont en pleine
expansion. Des villes jumelles ont
été créées sur les frontières les plus à qui entre le Brésil et l'Uruguay, les
États-Unis et le Mexique (mexAmérique)
avec les maquiladoras.
Les
migrations autour de la triple frontière entre le Brésil l'Argentine le
Paraguay ont même fait émerger une nouvelle langue le portugnol.
·
Les limites de l'intégration et la persistance
du cloisonnement.
Le continent
américain reste divisé entre le modèle économique libéral des États-Unis et la
tendance anti-impérialiste de certains pays du Sud comme le Venezuela ou Cuba.
La zone de
libre-échange des Amériques que proposaient les États-Unis est actuellement en
sommeil car plusieurs pays redoutant l'impérialisme américain ont bloqué le
processus.
Enfin certains
groupes sociaux demeurent particulièrement marginalisés et s'intègrent peu. Les
indigènes amérindiens restent
marginalisés économiquement et politiquement même dans les pays où ils sont
majoritaires comme au Guatemala.
Entre les
pays les entraves à la libre circulation des personnes sont de comme l'illustre
les murs de la frontière americano
mexicaine.
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